Overview

Le bilan energétique du Luxembourg est dominé par le secteur des transports, en raison de sa situation centrale et des prix attractifs des carburants. Bien que l'importance de ce secteur ait augmenté au fil des années, la consommation en 2021 (1,77 Mtep) est presque revenue au niveau de 2000. Les parts du secteur résidentiel et du secteur industriel dans le bilan ont diminué (de 0,482 à 0,448 Mtep et de 0,735 à 0,609 Mtep en 2021) en raison des gains d'efficacité énergétique et des changements structurels. Seul le secteur tertiaire est confronté à une forte augmentation compte tenu de l'évolution continue de la population et du PIB (de 0,377 à 0,528 Mtep en 2021).

Figure 1: Final energy consumption by sector (with climatic corrections)

Source: ODYSSEE

L'introduction progressive de mesures d'efficacité énergétique a entraîné des améliorations significatives de l'ODEX depuis 2000.

Dans le secteur résidentiel, seuls les nouveaux bâtiments à consommation d'énergie quasi nulle sont autorisés depuis 2017. La rénovation des bâtiments existants continue d'être subventionnée, avec des exigences minimales renforcées.

Dans l'industrie, l'accord volontaire renouvelé entre le gouvernement et Fedil promeut l'efficacité énergétique parmi les grands consommateurs d'énergie par le biais d'objectifs quantifiés et de systèmes de gestion de l'énergie.

Dans le secteur des transports, la mise en œuvre de mesures fiscales depuis 2017 a conduit à des améliorations dans le transport routier.

Enfin, le mécanisme d'obligation permet de réaliser des économies d'énergie significatives depuis 2015 dans tous les secteurs.

Figure 2: Technical Energy Efficiency Index

Source: ODYSSEE

Figure 3: Energy savings by sector

Source: ODYSSEE

Figure 4: Main drivers of the total energy supply variation

Source: ODYSSEE

Figure 5: Main drivers of the final energy consumption variation

Source: ODYSSEE

Le mécanisme d'obligation d'efficacité énergétique est l'une des mesures transversales les plus ambitieuses mises en œuvre au Luxembourg dans le domaine de l'efficacité énergétique. Il a été conçu conformément à l'article 7 de la directive 2012/27/CE relative à l'efficacité énergétique et a été introduit en 2015 pour une première période couvrant les années 2015 à 2020. La mesure est destinée à fournir des économies d'énergie dans tous les secteurs (bâtiments, industrie, et dans certains cas dans les transports) et avec tous les vecteurs énergétiques.

Le mécanisme a été révisé en 2021 pour la deuxième période couvrant les années 2021 à 2030. Les fournisseurs d'électricité et de gaz naturel restent les obligés de ce mécanisme. Afin de permettre aux "petits" fournisseurs de remplir plus facilement leurs obligations, la révision introduit une option de "rachat" permettant aux obligés de s'acquitter d'une partie (jusqu'à un maximum de 1.500 MWh par an) de leurs obligations annuelles d'économies d'énergie en payant une somme équivalente aux investissements nécessaires pour remplir ces obligations. La révision de 2021 renforce également l'obligation en introduisant une pénalité : les obligés qui n'atteignent pas leurs objectifs annuels d'économies d'énergie devront payer une pénalité (pour s'acquitter totalement de leurs obligations) imposée par le régulateur.

Table 1: Sample of cross-cutting measures

MeasuresNECP measuresDescriptionExpected savings, impact evaluationMore information available
CO2 taxYesSince 2021, fossil fuels have been subject to the CO2 tax. The CO2 tax rate ceilings are set by the amended law of December 17, 2010 on excise duties and similar taxes on energy products, electricity, manufactured tobacco products, alcohol and alcoholic beverages. The annual rates of the CO2 tax are set by Grand-Ducal regulation and correspond to €20/t CO2 in 2021 and €25/t CO2 in 2022. From January 1, 2023, the rate will be 30 €/t CO2. The revenues generated by the CO2 tax are used equitably to finance climate and energy transition measures and social compensation measures for low-income households, such as the tax credit for the two lowest income quintiles (Q1 and Q2) and the increase in the cost-of-living allowance. Activities covered by the EU Emissions Trading Scheme are exempt from the tax.15.80 TJLink
EU-related: Energy Efficiency Directive (EED) - Directive 2012/27/EU - Energy Efficiency Obligation Scheme (revision)YesThe energy efficiency obligation mechanism, introduced in 2015 for a first period covering the years 2015 to 2020, is revised in 2021 for the second period covering the years 2021 to 2030. Electricity and natural gas suppliers are still the obliged parties in this mechanism.7.77 TJLink
Aid scheme for municipalitiesYesMunicipal administrations, associations of municipalities and public establishments under the supervision of municipalities are eligible for financial support for energy efficiency projects (e.g. energy renovation of existing functional municipal buildings, renovation of public lighting, energy optimization studies for municipal planning and urban development projects) and renewable energies (e.g. solar energy, heat pumps, automatic district heating), renovation of public lighting, energy optimization studies for municipal and urban development projects) and renewable energies (e.g. solar energy, heat pumps, wood-fired automatic heating biomass cogeneration plants, district heating networks supplied by energy supplied by renewable energy sources and/or recovered heat). heat). Since 2021, the aid scheme has been financed through the Climate and Energy Fund. The current scheme will be reviewed and strengthened to better support municipalities in their decarbonization efforts.0.50 TJLink
Source: MURE

Buildings

Figure 6: Final energy consumption in buildings (with climatic corrections)

Source: ODYSSEE

Figure 7: Energy consumption by end-use of households (with climatic corrections)

Source: ODYSSEE

La consommation d'énergie spécifique n'a cessé de diminuer, passant de 18,5 koe/m2 en 2008 à 11,3 koe/m2 en 2021.

Cette évolution est due à deux facteurs principaux : les nouveaux règles de construction mis en œuvre en 2007 et renforcés en 2017, et l'évolution du parc immobilier vers des logements plus économes en énergie grâce à un programme de subventions généreux mais ambitieux.

La consommation d'énergie par utilisation finale et par logement (à l'exception du chauffage) a diminué de 0,53 tep/logement en 2008 à 0,42 tep/logement en 2021. Les principales améliorations concernent les appareils électriques et l'éclairage.

Figure 8: Energy consumption of household space heating per m2 (with climatic corrections)

Source: ODYSSEE

La consommation d'énergie du secteur résidentiel est passée de 0,468 Mtep en 2000 à 0,481 Mtep en 2021. Le principal moteur de cette évolution est l'augmentation du nombre de logements, qui est due à une forte augmentation de la population (de 434 000 habitants en 2000 à 635 000 en 2021).

A cela s'ajoute le fait que les nouveaux bâtiments d'habitation, bien qu'ils soient (ou justement parce qu'ils sont) plus efficaces sur le plan énergétique, présentent souvent une surface habitable plus importante.

En combinaison, les mesures d'efficacité énergétique permettent tout juste de compenser l'augmentation de la consommation d'énergie.

Figure 9: Energy consumption per dwelling by end-use (except space heating)

Source: ODYSSEE

Figure 10: Electricity consumption per dwelling by end-use (with climatic corrections)

Source: Odyssee

Figure 11: Main drivers of the energy consumption variation in households

Source: ODYSSEE

Les indices spécifiques de consommation d'énergie et d'électricité par salarié ont fortement diminué, passant de 100 en 2000 à 69,2 (énergie) et 64,2 (électricité) en 2021. Cette diminution est liée à l'augmentation de l'effectif de l'ensemble du secteur (de 188 800 employés en 2000 à 387 100 en 2021) et au progrès technique des installations (CVC, éclairage, ordinateurs...).

Figure 12: Main drivers of the space heating consumption variation of households

Source: ODYSSEE

Figure 13: Final energy consumption of services by branch

Source: ODYSSEE

Figure 14: Energy and electricity consumption per employee in services (with climatic corrections)

Source: ODYSSEE

Les politiques qui ont été mises en œuvre dans le secteur du bâtiment sont essentielles pour déclencher l'adoption d'améliorations significatives de l'efficacité énergétique dans les ménages et les bâtiments non résidentiels.

Les réglementations qui ont suivi imposent une trajectoire d'amélioration ambitieuse impliquant des normes strictes s'appliquant à la construction de nouveaux bâtiments, et la promotion de rénovations énergétiques du parc immobilier existant.

Table 2: Sample of policies and measures implemented in the building sector

MeasuresNECP measuresDescriptionExpected savings, impact evaluationMore information available
"Klimabonus Wunnen", Grant scheme for sustainable housing, sustainable energy renovations an installation of renewable systems (2022-2025)YesSince 2022, the "Klimabonus Wunnen" subsidy scheme has been boosting for the construction of sustainable housing, sustainable energy renovation renovations, the installation of technical systems that use renewable energy sources renewable energy sources, and energy consulting. The current scheme covers projects initiated between 2022 and 2025.1.50 TJLink
Individual housing assistance schemeYesThe bill on individual housing subsidies (no. 7938) provides for income-tested individual housing subsidies: - energy retrofit premium as a supplement to financial assistance under the "Klimabonus Wunnen" scheme (eligible households up to income corresponding to the median standard of living (decile 5); maximum premium: 100% of Klimabonus Wunnen assistance) ("social top-up") - climate loans - in this case a state guarantee and a climate loan interest subsidy - in connection with the energy renovation of a home; these provisions will take over the "climate loans" aid scheme.0.80 TJLink
Tax incentives for energy-efficient home renovationYesTo promote energy-efficiency renovation, a depreciation rate of 6% for 10 years is granted for all investments in sustainable energy-efficiency renovation of rental properties qualifying for financial assistance under the "Klimabonus Wunnen" scheme. In addition renovation work (not limited to energy renovation) benefits from the capped capped application of the super-reduced 3% vat rate.0.70 TJLink
Source: MURE

Transport

Depuis 2000, la majeure partie de la consommation d'énergie du secteur des transports est imputable au transport routier. Les voitures particulières en représentent de loin la plus grande part, suivies par les camions et les véhicules utilitaires. Les modes de transport public restent constants, avec un basculement vers le bus.

Figure 15: Transport energy consumption by mode

Source: ODYSSEE

La part des moyens de transport de personnes est restée stable au fil des ans. Les voitures représentent toujours la part la plus importante avec 86%. Pour les transports en commun, la part des bus dans la répartition modale a légèrement augmenté, tandis que celle des trains a diminué.


Figure 16: Modal split of inland passenger traffic

Source: ODYSSEE

La part du transport routier de marchandises a augmenté au fil du temps pour atteindre 85,6 % en 2021. Cette évolution se fait toutefois au détriment du transport ferroviaire de marchandises qui enregistre une forte baisse de -72%.

La valeur absolue du trafic de transport par voie d'eau a diminué de 43% au cours de la même période.

Figure 17: Modal split of inland freight traffic

Source: ODYSSEE

Figure 18: Energy consumption of cars per passenger-km

Source: ODYSSEE

L'analyse des facteurs de consommation d'énergie au Luxembourg n'est pas une tâche évidente. La principale cause identifiée est l'augmentation de l'activité de transport, principalement du trafic routier de passagers. 

Le deuxième facteur, les économies d'énergie, peut être lié à l'amélioration du rendement énergétique des voitures particulières au fil des ans. Le transfert modal vers les transports publics existe mais n'influence pas les tendances.

Les "autres effets" sont probablement liés au trafic de transit, sur lequel le pays a peu d'influence.

Figure 19: Main drivers of the energy consumption variation in transport

Source: ODYSSEE

La situation concernant la consommation d'énergie dans le secteur des transports est assez difficile à aborder. Les deux mesures couronnées de succès ont des effets qui s'appliquent à différents types de consommateurs : 

  1. une augmentation des taxes sur les carburants, qui s'applique à tous les consommateurs de carburants et qui est donc susceptible d'entraîner des économies d'énergie plus importantes ; 
  2. une taxe sur les véhicules liée au CO2, qui ne s'applique qu'aux propriétaires de véhicules résidents, et qui est donc moins importante.

Néanmoins, son effet a le potentiel de durer à moyen terme, parce qu'elle a provoqué des changements dans le parc automobile.

Table 3: Sample of policies and measures implemented in the transport sector

MeasuresNECP measuresDescriptionExpected savings, impact evaluationMore information available
Promoting the electrification of the vehicle fleet registered in LuxembourgNoTo accelerate the electrification of Luxembourg's vehicle fleet, a series of measures have been introduced, such as - the implementation and operation of the Chargy basic public charging infrastructure Chargy public charging infrastructure; - promotion of the private charging station network through financial support and through the introduction of minimum requirements as part of the energy performance regulations for buildings; - the introduction of a subsidy scheme for companies investing in public or private public or private charging infrastructure, either through a call for projects or by simple application (SMEs only); - the introduction of financial aid for electric vehicles (cars and vans) vans); - extensive electrification of public vehicle fleets; - the introduction of complementary promotional measures such as the "Stroum beweegt" initiative; - support for local authorities in setting up charging infrastructure charging infrastructure; - expansion of the Klima-Agence advisory service; - adapting the highway code to allow the driving of non-thermal N1 vehicles in excess of 3,500 kg (but no more than 4,250 kg) with a category B licence category B license; - and authorization in the Benelux countries to exceed the maximum of commercial vehicles and zero-emission cars to compensate for the weight to compensate for the additional weight of batteries.3.00 TJLink
Promotion of public transportYesBetween 2018 and 2027, the Luxembourgish government will invest 3.9 billion euros in rail infrastructure development. Capacity will be substantially increased (PNM 2035). In addition, the reinforcement of direct rail links and the creation of new links to cities in neighboring countries are being planned or studied in partnership with the authorities of neighboring countries. The extension of the streetcar network in Luxembourg City continues. The RGTR bus network is regularly optimized. The bus network in the canton of Esch-sur-Alzette will be reorganized with the arrival of the high-speed streetcar at a new hub in the south of the country. in the south of the country. Buses will be prioritized on three high-service corridors corridors until 2035 (PNM 2035). The exchange of information between modes of transport will be improved to offer better quality of service. service. Since March 2020, public transport has been free in Luxembourg. An extension of free public transport to a 5 km radius around the borders is currently being analyzed.2.50 TJLink
Grant scheme for low CO2 emission cars and electric cars (2019)YesTo speed up the transition to zero-emission mobility, a maximum bonus of €8,000 is available for zero-emission CO2 vehicles, including 100% electric cars (BEVs), hydrogen fuel cell cars (FCEVs) and 100% electric vans and hydrogen fuel cell vans.1.70 TJLink
Source: MURE

Industry

Entre 2000 et 2021, la structure, les niveaux d'activité et l'efficacité énergétique de l'industrie ont évolué, la sidérurgie restant à un niveau constant, tandis que toutes les autres branches ont décliné au fil des ans. Il en résulte une réduction de la consommation d'énergie de 17 % pour le secteur industriel.

Figure 20: Final energy consumption of industry by branch

Source: ODYSSEE

L'industrie sidérurgique a connu plusieurs événements distincts expliquant l'évolution de sa performance énergétique : la remise en état de ses grandes aciéries ; les années d'après-crise obligeant une charge partielle ; les accords volontaires permettant une meilleure efficacité énergétique. Les dernières années ont cependant été marquées par des insécurité notamment liés aux taxes sur le CO2 et aux coûts de production élevés.


Figure 21: Unit consumption of steel (toe/t)

Source: ODYSSEE

La réduction de la consommation d'énergie du secteur industriel de 17% entre 2000 et 2021 peut s'expliquer d'une part par le changement structurel dans de nombreux secteurs (ciment, produits chimiques) et d'autre part par les économies d'énergie principalement générées par les accords volontaires successifs avec l'industrie et par les forces concurrentielles qui ont plus que compensé l'augmentation de la consommation d'énergie due aux niveaux d'activité.

Figure 22: Main drivers of the energy consumption variation in industry

Source: ODYSSEE

La mesure la plus efficace pour l'industrie est l'accord volontaire, qui a débuté en 1996 et couvre la majeure partie de la consommation d'énergie liée aux consommateurs industriels. Le dernier accord a pris fin en 2017 et a permis de réaliser d'importants gains d'efficacité énergétique.

Depuis 2015, le système d'obligation d'efficacité énergétique complète l'accord volontaire en impliquant les parties obligées à jouer un rôle actif dans les plans d'amélioration de l'efficacité énergétique des industries.

Table 4: Sample of policies and measures implemented in the industry sector

MeasuresNECP measuresDescriptionExpected savings, impact evaluationMore information available
Voluntary Agreement (2024 - 2030)YesThe voluntary agreement (VA) with industry will be revised and renewed for the period 2024 to 2030. The scope will be extended to include the dimen-sion of decarbonation in addition to energy efficiency. Companies will be asked to commit to a combined objective of reducing their greenhouse gas emissions, improving their energy efficiency and producing or even consuming renewable energy.0.08 TJLink
Mandatory energy audits for companies (Revision EED 2023)YesThe obligation to carry out an energy audit for companies meeting certain criteria will be revised on the basis of the revision of the Energy Efficiency Directive (EED) scheduled for 2023. The eligibility criterion will no longer be the company's size classification (SME or non-SME), but the level of annual energy consumption. If the level exceeds 10 TJ (2.78 GWh), an audit is mandatory, and if it exceeds 85 TJ (23.6 GWh), an energy management system is required. EPCs (Energy Performance Contracting) will be taken into consideration.0.13 TJLink
Voluntary Agreements (2021-2023)Yes0.08 TJLink
Source: MURE